Speerstra Gallery Paris présente Mambo "Dans la peau"

16 Novembre - 21 Décembre 2019
Cette esthétique minimaliste pop dévoile la comédie humaine par un jeu de question-réponse entre l’œuvre et le spectateur. Mambo laisse en effet toujours une part d’énigme, dans laquelle le spectateur devient acteur, à la fois sujet et objet, question et réponse.
À travers son travail sur les portraits, Mambo explore l’humain et les émotions qui transparaissent dans les visages et les attitudes. Son langage graphique puissant, alliant observation, ambiguïté et second degré, dévoile ce qui se passe à l’intérieur de l’être. Les traits flirtent avec la caricature, les couleurs tranchées font naître des émotions profondes, les symboles (chapeau, collier, costume, robe noire, etc.) côtoient des indices plus déroutants pour démultiplier les possibles et les interprétations. Cette esthétique minimaliste pop dévoile la comédie humaine par un jeu de question-réponse entre l’œuvre et le spectateur. Mambo laisse en effet toujours une part d’énigme, dans laquelle le spectateur devient acteur, à la fois sujet et objet, question et réponse. Avec cette nouvelle série, Mambo explore encore plus loin l’intime et la relation qui s’opère entre l’œuvre et le spectateur avec un travail de close-up. Il capture, à la manière d’un photographe, ce que l’œil seul ne saurait saisir, un bref instant de doute, une fébrilité qui nous échappe au moment où nous finissons de parler et qui laisse entrevoir une émotion profonde faite de doute et de désir, une solitude enfouie face aux flots de la ville, un besoin lancinant d’exister, d’être aimé et reconnu par l’autre. Visages et gestes nous interpellent car ils racontent notre propre vulnérabilité. Mambo n’y met aucune noirceur, bien au contraire cette fragilité dévoile notre humanité et ouvre un dialogue avec nous-même fait de projections culturelles et d’histoires personnelles. De la raison de ces portraits, l’artiste ne nous donnera donc aucune clef. Celle-ci réside dans l’interprétation de chacun sur ces miroirs ouverts sur nous-même. On pense ici au philosophe Levinas et à la puissance langagière qu’il confère au visage dans "Éthique et infini" : "Visage et discours sont liés. Le visage parle. Il parle en ceci que c’est lui qui rend possible et commence tout discours." Cette nouvelle série de portraits nous parle de l’expérience de l’autre et nous renvoie à nos propres émotions, une forme de dénuement sans adjonctions de paroles explicites. Les close-up et portraits de cette nouvelle série chuchotent nos vérités, et le discours silencieux entre l’œuvre et le spectateur devient connivence. C’est ce qui fait la force de Mambo, cette capacité à disparaître derrière un parti pris esthétique fort marqué de sa signature, pour nous laisser nous en emparer. Artiste polyglotte, Mambo, né au Chili d’une mère hongroise et d’un père français, a développé une palette d’expressions, riche de différents langages pour exprimer son thème de prédilection : l’humain, ses processus mentaux, ses sensations, émotions, souvenirs et sentiments intérieurs. Son travail s’articule autour de trois directions : les portraits minimalistes teintés d’humour et de références sous-jacentes, des jeux graphiques semi-abstraits de lignes et de dessins spontanés (série Brainology), la peinture-action abstraite (séries "Strokes" signées Flavien). Son univers artistique est influencé par les courants graphiques et colorés de la new wave, de la culture pop et du punk mais aussi des voyages et des rencontres qui jalonnent son parcours artistique qu’il débute en France. Depuis les lignes de chemins de fer qu’il commence à taguer à l’âge de quinze ans, jusqu’aux voyages à l’étranger (Sénégal, Inde, Chicago) au cours desquels il collabore avec des muralistes locaux, Mambo expérimente différentes formes d’expression. La force du collectif est pour lui celle de la rencontre, de l’échange et du partage. Il fait partie de "La Force Alphabétique", puis rejoint le "9e Concept" en 1998, tout en explorant plus librement dans l’intimité de son atelier son propre imaginaire. L’exposition collective "Peinture Fraîche" à Beaubourg en 2007 agit en lui comme un véritable catalyseur : la création live face au public le pousse à rassembler toutes les pistes esthétiques qu’il avait explorées jusque-là pour les faire converger en un univers créatif empreint de force, d’humour et de poésie. Il vit et travaille aujourd’hui à Los Angeles en Californie.

© Speerstra Gallery