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RTS cinquante ans d'histoire du graffiti Inside
Du 2 avril au 7 mai 2022, la galerie Speerstra située à Bursins (VD) et dédiée au street art fête les cinquante ans du graffiti en retraçant son histoire. Nommée "Graffiti: 50 ans d'histoire", l'exposition compte une soixantaine d'oeuvres enrichies de photos d'archives et de croquis.
À mi-chemin entre Lausanne et Genève, la Speerstra Gallery se consacre à l’art urbain depuis 2006. Son co-fondateur, Willem Speerstra, vernit le 2 avril une rétrospective autour de l’histoire du graffiti. "Cinquante ans, c’est à la fois loin et proche. J’ai la chance d’avoir derrière moi trente ans de galerie. Lorsque j’avais vingt ans dans les années 1990, le graffiti new-yorkais est arrivé en Europe", se souvient Willem Speerstra, qui collectionne également les œuvres de graffiti.
De Philadelphie à New York
C’est au milieu des années 1960 que naît le graffiti, dans la ville de Philadelphie. Le jeune Darryl McCray, alias Cornbread, écrit son surnom sur les murs de la ville avec ses amis. Il s’agit alors de tags – des pseudonymes tracés rapidement à la bombe. Quelques années plus tard, le mouvement se propage, évoluant avec la culture hip-hop, et les jeunes New-Yorkais s’en emparent.
Le graffiti, coloré, plus grand et plus long à réaliser que le tag, explose dans les années 1970. À l’époque, la majorité des graffeurs et graffeuses est issue de milieux modestes. "Plus l’artiste met de temps à réaliser son œuvre, plus il a de risques de se faire attraper par la police, car son art est considéré comme du vandalisme", précise à la RTS Willem Speerstra. Le terme "street art" quant à lui englobe d’autres techniques, notamment celle d’un pochoir ou d’un chablon appliqué sur un mur, à l’instar d’artistes comme Banksy.
Des murs aux toiles
Il faut attendre l’année 1972 pour que le graffiti soit exposé dans une galerie, à l’initiative du sociologue Hugo Martinez. Les œuvres des graffeurs les plus tendances du moment sont alors mises en valeur dans la Razor Gallery à New York: Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint707, Bama, Snake1 et Stitch1. Ensemble, ils fondent l’Union of Graffitti Artists. "Hugo Martinez voyait ces gamins peindre dans la rue et il les a invités dans un atelier. Pour la première fois, leurs œuvres étaient réalisées sur toile. Désormais, les artistes pouvaient vivre de leur travail, mais tous n’y sont pas arrivé. Sur les 300 artistes new-yorkais de l’époque, seule une vingtaine est parvenue à être exposée en galerie."
Le graffiti suisse n’est pas en reste
Au milieu des graffitis américains et européens, l’une des pièces de la galerie est consacrée aux graffeurs suisses. Entre autres, des œuvres de Jazi, Serval, Thierry Furger ou encore Xavier Magaldi y sont exposées. "Les trois pièces vont dans l’ordre chronologique et sont réparties entre les Américains, de 1974 à 2010, puis les Européens, des années 1990 aux années 2000, et les Suisses, des années 1990 à 2010."
Propos recueillis par Ellen Ichters
Adaptation web: Myriam Semaani
"Graffiti: 50 ans d’histoire", à voir du 2 avril au 7 mai 2022 à la Speerstra Gallery à Bursins.