Au 1er regard, c’est un œil que nous voyons. Et quel œil ! Il s’agit d’une toile de l’artiste américain John Crash Matos. L’oeuvre du peintre semble être tout droit sortie du pop art, cet art cher à Roy Lichtenstein et James Rosenquist. Entièrement réalisée à la bombe de peinture, cette toile au format carré nous livre une vision riche en couleurs, et en graphismes. Mais que veut nous dire ce regard, intense, à travers ces éclats de contrastes ?
Il s’agit d’un oeil, mystérieux, vraisemblablement, un œil de femme. Cette femme nous apparaît au second plan, juste derrière des cassures, comme des brisures de la toile elle-même. L’artiste ayant commencé sa carrière en peignant des rames de métro à New-York, essai de nous faire partager une partie son aventure. Lorsqu’il peignait les wagons, John Crash Matos remplissait également les vitres, afin d’avoir un dessin entier, et imposant. Ici, c’est comme si ce regard profond avait réussi à provoquer l’explosion de cette vitre peinte. Une fois cette fenêtre brisée, que voit cette femme au travers de ces pointes de verre dangereuses. Il semblerait qu’une lumière d’une intensité extraordinaire se reflète dans son œil. Cette mystérieuse lumière serait-elle capable de faire voler en éclats une vitre de wagon ? L’hypothèse peut être surnaturelle.
© Speerstra Gallery / Marie Bourtayre / voix : Yann Marguet